Un manga, c’est quoi ?

Un Manga (漫画), composé de 2 kanjis « Man »(漫) signifiant « divertissant » et « Ga » (画), « image », le mon manga peut alors se traduire par « caricature ».

Les Mangas ont des codes bien établi, lié principalement à la culture nippone. Ils sont classés en plusieurs catégories.

Par type de public :

  • Kodomo (子供) pour un public jeune, moins de 10 ans.
  • Shōnen (少年) pour un public d’adolescents masculin jeune, souvent des aventures d’héros.
  • Shōjo (少女) pour un public d’adolescentes féminin jeune, généralement des histoires d’amours.
  • Seinen (青年) pour un public d’adultes masculin, avec des histoires plus réalistes et plus sombres.
  • Josei (女性) pour un public d’adultes féminin adulte, la version Seinen pour femme.
  • Seijin (成人) pour un public adulte, sur des sujets matures et complexes traités de façon sérieuse.

Par genre :

  • Gekiga (劇画) : manga dramatique des années 1960-70.
  • Hentai (変態) : manga pornographique, avec des sous genre comme les Ecchi (エッチ).
  • Mahō shōjo (魔法少女) : sous-genre de la fantasy, centré sur Magical Girl.
  • Mecha メカ (Meka) : sous-genre de la science-fiction, centré sur le combat de robots géants.
  • Nekketsu (熱血) : ce genre a été l’effigie scénaristique des mangas en Occident.
  • Yaoi (やおい) : manga centré sur les relations sentimentales et/ou sexuelles entre hommes.
  • Yuri (百合) : manga centré sur les relations sentimentales et/ou sexuelles entre femmes

Les origines du manga

Le manga trouve son origine dans la peinture narrative, les emaki, de l’époque de Nara, au 8e siècle. Le nom manga fut utilisé pour les premières fois par le célèbre peintre japonais : Katsushika Hokusai, connu notamment pour son œuvre La Grande Vague de Kanagawa, pour désigner son carnet de croquis.

La Grande Vague de Kanagawa, Katsushika Hokusai, 1820–1831

L’influence occidentale sur le manga japonais

premiers mangasA gauche : Journal satirique The Japan Punch créé par Charles Wingman en 1861, à Yokohama. / A droite : Premier manga de Rakuten Kitazawa en 1902.

A l’ère Meiji, avec la fin de la politique d’isolement du Japon, les influences occidentales sont très présentes au sein du pays. C’est le début de la modernisation japonaise qui s’inspire des modèles économiques et industriels de l’Ouest. L’art et les formes d’expression évoluent.

Des caricaturistes européens tels que Wirgman ou Ferdinand Bigot participèrent à l’éclosion des bandes dessinées dans la presse japonaise.

Plus tard, sous l’influence de la presse satirique anglo-saxonne, le peintre créa son propre magasine, le Tokyo Puck. Grâce à ces caricatures féroces et ses nombreuses œuvres telles que Kodomo no tomo ou encore Shōnen Kurabu (le club des garçons), Kitazawa fut considéré comme l’un des pères du manga.


Le manga japonais est donc issu de la presse écrite à travers laquelle il constitue un nouveau moyen d’expression, avant de prendre sa forme que l’on connaît aujourd’hui.

Évolution du manga au Japon

Osamu TezukaLe célèbre mangaka Osamu Tezuka et son oeuvre, Astro Boy, créée en 1952.

Dans les années 40, il est utilisé à des fins de propagande par le gouvernement japonais.

Ce n’est qu’après la Seconde Guerre mondiale que le phénomène explose sous l’influence du comic américain. En effet, les mangas représentent une forme d’évasion pour la population qui doit faire face à de grandes difficultés. Le talentueux dessinateur Osamu Tezuka va fortement contribuer au boum du manga. 📈

Le premier véritable manga date de 1902. Il s’agissait d’une BD humoristique publiée sur le Journal Jiji Shinpō. Son auteur, Rakuten Kitazawa, avait illustré le thème de l’Arroseur arrosé, le célèbre court-métrage français des frères Lumière. C’est le premier à réutiliser le terme de manga après Hokusai. D’autre part, l’artiste se définit lui-même comme un mangaka.

Par ailleurs, le mangaka est l’auteur de nombreuses œuvres aux sujets variés, telles que La nouvelle Ile aux Trésors ou Astro le petit Robot.

Il révolutionne l’art du manga en s’inspirant du cinéma et des différents plans, cadrages ou angles de vues. La patte de l’auteur se reconnaît également par ses personnages aux grands yeux expressifs qui deviendra par la suite la marque de fabrique de tous les mangas. Ce n’est pas pour rien qu’Osamu Tezuka est surnommé le dieu du manga au Japon.

Par ailleurs, saviez-vous que ce grand admirateur de Walt Disney s’était inspiré de Bambi pour ces dessins ? 😄


L’essor de la bande dessinée japonaise

magasin de manga au JaponMagasin de mangas au Japon en 2004, par Doc Sleeve.

En 1955, les éditions se multiplient et des librairies de bandes dessinées se développent au Japon. Si le marché du manga est en plein essor, on lui reproche d’être un peu enfantin.

Deux ans plus tard, un nouveau style reflétant des réalités plus sombres et destiné aux jeunes adultes voit le jour. Il s’agit du manga gekiga inventé par Tatsumi Yoshihiro.

L’univers du manga se diversifie et le phénomène arrive à son apogée à la fin du 20e siècle grâce à une diffusion massive. Les sujets et les styles sont particulièrement variés et les prix toujours très modestes.

Enfin, les mangas sont couramment adaptés en dessins animés dont les plus connus sont Akira, Dragon Ball et les films d’animation du célèbre Hayao Myazaki tels que Princesse Mononoke ou Mon voisin Totoro.

Depuis les années 2000, le marché du manga représente une part prépondérante de l’industrie de l’édition et participe amplement à l’économie du Japon. 

Le métier de mangaka et ses spécificités

manga bakumanBakuman, un manga qui raconte l’histoire de deux collégiens qui rêvent de devenir mangaka.

Comme vous l’avez sûrement deviné, le mangaka est un auteur de manga. Artiste passionné de bandes dessinées japonaises, en général il crée à la fois l’histoire et les dessins. Aussi, il conçoit un univers et des personnages captivants à l’image d’un scénariste.

Ce métier est difficilement accessible, car en plus du talent de dessinateur, il faut beaucoup de chance et de détermination pour y parvenir. Le succès du mangaka dépend essentiellement de son éditeur. Il faut savoir qu’avant d’être imprimé, le manga est diffusé par épisodes dans un magazine de prépublication à destination du grand public.

Les rythmes d’édition sont particulièrement intenses et l’illustrateur doit s’adapter aux différentes exigences de son agence. Parfois, les mangakas travaillent ensemble ou avec des assistants pour augmenter leur productivité.

En fonction du succès rencontré, l’éditeur de manga décide de publier l’œuvre dans un tome ou d’arrêter la collaboration. De ce test dépend l’avenir du mangaka.

Certains deviennent très célèbres et jouissent d’une rémunération particulièrement honorable.

Si vous vous intéressez à ce métier, n’hésitez pas à lire Bakuman, un manga de Tsugumi Ōba et Takeshi Obata qui racontent l’orientation de deux collégiens pour devenir mangaka.


Les débuts et l’évolution des mangas en France

mangas célèbres

En France, le manga se fait d’abord connaître à travers les dessins animés, à partir de la fin des années 70.

Plus tard, Dragon Ball et d’autres mangas destinés aux adolescents font leur apparition dans les programmes pour enfants. Le caractère violent totalement inadapté à la cible est souvent critiqué. C’est pourquoi l’image du manga n’a pas toujours été positive en France.

Il faut attendre la publication d’Akira de Katsuhiro Otomo et les films d’animation du célèbre Hayao Myazaki pour séduire à nouveau le public français dans les années 90.

Après avoir triomphé au Japon, les mangas connaissent un nouvel essor en Europe. Ces BD japonaises rencontrent un énorme succès en France qui en devient le plus grand consommateur du monde après le Japon. 😍 Par ailleurs, Dragon Ball de Toriyama et One Piece de Eiichiro Oda dépassèrent largement Les Aventures de Tintin d’Hergé.

Parmi les mangas qui ont marqué l’histoire, on peut également citer Naruto de Kishimoto Masashi qui demeure l’un des mangas les plus connus sur la planète.

Phénomène incontournable du dessin narratif, le manga se distingue par son univers particulier et ses codes graphiques très différents des bandes dessinées occidentales. Au fil des siècles, il devient ambassadeur de la culture japonaise à travers le monde

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